Comment la vie a t-elle pondu que je te rencontre aujourd’hui, comment a t–elle fait pour que cela vienne toucher quelque chose chez toi, comment comprendre que ta rencontre a touché quelque chose en moi.
Apaisé. Encore.
Je n’ai eu de cesse dans cette vie, de virer…encore et toujours virer, pour ne conserver que le vital, ce qu’il reste en nous d’originel, d’original, le sens premier, ce que l’esprit a pour lui de simple, son inné, sans fioritures ou mascarades.
Je ne parle pas ici de recherche, de besoin de trouver, je parle de virer ce qui nous cache notre évidence.
Je fais ça depuis môme…et aujourd’hui je me demandais si j’avais pas déjà tout virer….mais non !
Puisque notre rencontre, ta personne ont réussi à encore en apaiser…c’est bien qu’il en reste à extraire.
Rien que de te penser, j’ai une énergie cotonneuse, coconneuse qui me berce comme si le temps n’avait plus de prise, lui, qui en a déjà si peu.
Un quelque chose de très gracieux, comme le va et vient de l’écume échouée, tu vois?
Bref, je ne sais pas comment dire merci, je ne sais pas comment dire que ce texte est, et pour reprendre ton terme, chirurgicalement ciselé à ce que je suis, en vrai.
Je suis émue que quelqu’un ait pu entendre, écouter, et enfin comprendre.
C’est fou, tellement fou.
Je ne changerai pas une ligne car tes mots sont toi et trimbalent tes ressentis profonds, et moi, ce qui m’intéresse, ce sont tes ressentis, profonds.
Si j’ai pu renvoyer l’image de tes mots, c’est que j’ai su être ce que je suis dans mon identité abyssale.
Merci
Eté 2024, au retour d’un déplacement je rencontre Marie Kervi, alias Kate Rooler.
Lors de notre rencontre, je lui ai proposé un shooting photo. Quelques instants captés dans son quotidien, dans ses interactions avec ses chevaux.
Je reviens le lendemain, avec l’intention de parler avec elle de ce qu’elle veut offrir au monde. Un temps de partage authentique, dont j’écrirai ce portrait :
Elle, c’est Marie Kervi.
Elle a surgit dans mon fil FB il y a quelques mois, sous le nom de Kate Roolers et instantanément ses mots m’ont suspendue.
Il y a dans sa façon de parler des chevaux quelque chose de différent. De très différent.
J’aime lire comment les humains se sentent en lien avec les chevaux. J’aime autant les lire que j’aime en écrire.
Alors quand mes yeux sont tombés sur ses mots d’une précision chirurgicale et sans complaisance, mon attention entière s’est brusquement tournée vers l’intérieur.
Un endroit en moi est touché. Touché façon « vérité crue ».
Quelques certitudes vacillent…
Cette personne m’intrigue.
Quelques mois plus tard, au détour d’une publication, je découvre qu’elle est en Finistère. J’ai un déplacement déjà prévu pour là bas.
Je la contacte. Dans nos échanges, je sens poindre une sensibilité particulière. Un rdv est pris.
Marie me reçoit « chez eux ».
Une impasse, une forêt, une prairie, et deux chevaux de trait. Elle m’explique les habitudes des chevaux d’ici, dans leurs interactions avec les humains. Je suis déstabilisée.
Cette situation est nouvelle, les règles ne sont pas celles avec lesquelles j’ai l’habitude de jouer. Je prends un temps d’adaptation.
Je m’observe me placer et me déplacer, comme une danse avec eux.
Mon appareil photo à la main, je tente de capter la beauté de leur équilibre, de leur harmonie.
C’est à la fois différent de ce que je connais, et pourtant très semblable à tous les autres shootings : saisir l’instant, l’émotion, leurs liens.
Marie me parle de ce qui est important pour elle, et quand elle s’exprime, tout son être vibre.
Mon radar à neuroatypie est sans équivoque 😉
Son parcours, l’arrivée des chevaux dans sa vie, son mode de vie, ce qu’elle a envie d’apporter dans cette vie… Tout cela exprimé avec une précision du langage qui me ravit.
Je sens dans son rapport au monde les couleurs de la frustration et de l’émerveillement, de l’injustice et d’une intransigeance sur l’intégrité.
Et surtout, surtout, l’envie de contribuer auprès des chevaux.
Et comme beaucoup d’entrepreneurs du monde équestre, elle peine à parler de ce qu’elle propose, à communiquer dessus, et à en vivre.
Elle parle de disque dur, dans lequel se trouve l’instinct du cheval d’être cheval, de se comporter comme un cheval. Mon bagage informatique traduit en système d’exploitation, aux mises à jour, aux logiciels rajoutés, aux dépendances. Nous rions ensemble de ne pas trouver de façon d’en parler qui soit plus accessible, moins informatique et plus organique.
Les gens la contactent souvent en dernier recours, lorsqu’ils ne savent plus quoi faire de « ce cheval ». Oui, elle intervient à cet endroit là. Et elle aimerait que cela n’en arrive pas là, et a envie de transmettre une autre façon de créer du lien, dès le début !
« Permettre aux chevaux d’être des chevaux. »
Je repars touchée par cette rencontre.
Cette grille de lecture, à peine effleurée, est déjà en train de changer mon regard.